Par nature

Il y a souvent un fait qui m’énerve. Celui de rendre les nouvelles générations responsables du changement. Pourtant, je crois fortement en la révolution passive par le biais de l’éducation. Mais tout reposer sur leurs petites épaules à tendance à m’agacer…je m’explique.

pologne

 

Je suis animatrice culturelle depuis 10 ans auprès d’enfants et d’adolescents. Je me sers de mon travail pour transmettre des valeurs et des savoirs qui me tiennent à coeur. L’enfance est une période intense d’apprentissage, où on leur demande déjà beaucoup.L’enfance c’est aussi le temps du jeu, du rêve et des copains. Récemment lors Lire la suite

Petites graines

Depuis quelques temps Natasha des Echos verts, donne des thématiques ou des défis en lien avec l’écologie sur lesquels plancher. Le défi de ce trimestre est de semer des graines vertes autour de nous. Comment agir pour sensibiliser notre entourage, que mettre en place pour créer des déclics, amener à la prise de conscience.

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Comme je ne suis pas dans la moralisation ou le prosélytisme , et que je prône plutôt la sensibilisation par l’exemple. Ma première réponse à ce challenge a été : mon mode de vie et mon blog. C’est ma manière de faire passer des messages, de ce qui me tient à coeur. Oui mais voila, à force  de  lire les autres participant.e.s, je me suis dit que je restais trop campé sur mes acquis, bien au chaud dans ma zone de confort. L’autre petite graine que j’ai mise en avant dans le forum et que je voulais vous partager ici au départ. Tournait autour de mon expérience de ramassage de déchets dans la nature, quand je vais marcher.

Extrait du forum :« Petite graine et grand bonheur. Je ne ramasse pas un déchet par jour. Mais quand je vais randonner, j’essaye de prendre toujours un sac plastique pour collecter les déchets que je trouve sur mon chemin. Il est marrant de voir les réactions que cela suscite. Certains regardent, mais ne disent rien. Un papa une fois s’est arrêté pour me dire, « c’est super ce que vous faites, tout le monde devrait faire pareil » .Mais il ne m’a pas aidé. Et aujourd’hui sur le chemin du retour, le sac bien chargé après 3h de marche, j’entends un petit « hey !  » .Je me retourne et vois un jeune garçon qui nous courent après , les bras tendus et dans les mains, un couvercle et une bouteille en plastique. Emue et heureuse je bredouille un « merci, c’est super »; Il avait tout compris et moi au bord des larmes, je me suis sentie utile.et pleine de gratitude. » Photo à l’appui :

récolte gardanne

Mais, re-voila , une couche supplémentaire à mon questionnement sur mon implication dans le changement et ces graines à semer, s’est vite rajouté à tout ça ! Et c’est plutôt ce cheminement mental (qui est encore en cours) que je souhaite vous partager.

Je me suis inscrite il y a presque un an à une association mettant en place plusieurs événements me tenant à coeur : Pays d’Aix en Transition . Je voulais être dans des actions plus concrètes, mettre les mains dans la terre, aider à la mise en place de jardins partagés par exemple. Ce réseau me permet d’avoir accès à pleins d’informations, des projections de films, des ateliers , des initiations à la permaculture, etc. Mais,jusque là je n’ai réussi qu’à intégrer le projet d’un journal de bonnes nouvelles, donc rester dans ce que je sais un peu près faire « écrire », chose que je peux faire en plus seule, dans mon coin, à mon rythme… J’ai vu passer une annonce de recherche de bénévoles pour le festival de films écolos de Salon de Provence. Je n’y ai pas répondu, et je n’y suis même pas allé, alors que ça m’intéresse. Je me trouve des excuses pour ne pas participer aux séances de jardinage. Ou d’après midi ramassage de déchets organisés par d’autres asso. Bref , vous voyez peut être où je veux en venir —–> procrastination et timidité.

A la dernière réunion du journal des bonnes nouvelles, plusieurs phrases ont fait résonance en moi. « Le temps n’est plus aux actions individuelles, c’est bien mais insuffisant. Il est temps de passer à la vitesse supérieure. Au collectif. Agir à plusieurs, en masse, pour vraiment créer le changement. » « Savoir pourquoi et comment on s’engage, que ce soit pour ce projet ou un autre, ce que l’on projette là dedans.  » BIM Grosse claque. J’agis dans ma bulle au quotidien. Je me positionne plus facilement comme médiatrice, informer, faire connaître aux amis, aux gens que je rencontre, telle initiative, tel événement. Sans plus réfléchir. C’est peut être moins impliquant (?). Défi de parler de ce qui nous touche sans être expert en la matière. Trouver sa légitimité. Trouver le bon équilibre entre notre envie d’implication et nos réels capacités.Tout en allant de l’avant parfois.  D’un point de vue général : Comment mettre en place des actions pour réveiller la fibre verte chez des inconnus , lorsqu’on a du mal à s’intégrer dans des groupes, se mettre en avant et que notre confiance en nous vacille selon les jours ? Par quel biais faire basculer le point de vue ?

... : Des graffitis en mousse végétale, le street art version écolo

Voici où j’en suis, que faire de plus et comment ? Organiser des ramassages de déchets-concerts ? en dansant c’est plus marrant.  Faire du théâtre forum en suivant les gens dans la rue un sac de déchets à la main « C’est à vous ?  il faudrait le récupérer maintenant , hein ! » 😀 Me servir de mon expérience d’animatrice pour mettre en place des ateliers ? En tout cas, ne pas me reposer sur mes lauriers….Oser se frotter peut être à un public qui semble se ficher de l’environnement . Oser interpeller. M’intégrer dans la « communauté » pour de vrai. Dépasser la ligne jaune et cesser de croire que ce que je fais est assez. Voir plus loin, plus grand. Vaste programme. ( la trouille…)

Qu’en pensez vous ? Et vous, quels sont les graines que vous semez ? Que me conseilleriez vous de mettre en place ? Comment imaginez vous des actions sur la transition qui pourrait vous séduire ?

Le changement

Dans cette période tumultueuse où tout nous mène à penser au pire.Je vous prie de garder espoir. Le changement est là même si discret, la révolution est passive, individuelle parfois mais bien présente.

L’autre matin , je me suis réveillée avec la radio, en entendant parler d’un ricain à la houppe manquant de respect à l’OTAN et l’Europe . En découlèrent tout de suite les mots « possible guerre » . En entendant cela, j’avais plutôt envie de rester sous la couette bien évidemment. D’autant qu’en sortant de chez moi , je tombe nez à nez avec des photos et des unes sur les dictateurs de ce monde. Je ne veux pas me voiler la face , bien sûr une part de moi à peur et c’est ce qu’il cherchent. Nous maintenir dans une tension et un mal être constant, afin qu’on ne voit plus  les fleurs pousser en bord du chemin. « Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir » disait H. Matisse.

Pays Coutançais

Crédit photo :Dormance Petit Chat Grain

Lorsqu’on s’informe autrement, lorsque nos yeux regardent ailleurs, alors il est possible de croire à un monde nouveau. Je le sens, je l’observe tous les jours. Nous sommes à un tournant .Plusieurs personnes agissent concrètement au quotidien, par leur emploi, par la transmission d’informations différentes/ positives. Notre génération est celle qui nous succède ne sont pas si paumées, elles sont pleines d’ingéniosité et de talents. Il fallait juste un temps d’incubation , pour digérer ces années de la fin du XXème siècle implicitement sombres. Où la joie commune se résuma à gagner une coupe de foot ball, je l’ai vécu aussi, j’étais enfant. J’étais joyeuse , sans trop savoir pourquoi, emportée par l’effet euphorisant de la masse. Cette joie venait d’une fierté, nous sommes en quête de fierté ( pas de celle nationaliste extrémiste) pour notre société, pour nous même , pour l’humanité, car de plus en plus l’humain déçoit. Mais je vous jure il y a de quoi être fière de belles initiatives respectueuses de l’environnement, qui oeuvrent pour le bien être de tous, pour un nouveau style de vie. Des milliers de petites fourmis qui créent leur chemin de vie, leur entreprise, leur association.

Le monde du travail lui même est en pleine mutation, on nous focalise lourdement sur le chômage. Mais en discutant, en se rendant dans des ateliers, en faisant de nouvelles rencontres on voient bien qu’un nouveau paysage se dessine. Une partie de ces courageux chevaliers des temps modernes a compris que nous ne sommes pas fait que d’une facette, mais de plusieurs. Qu’il est possible de mélanger, d’être flexible, d’inventer, de passer de l’une à l’autre. De plus en plus de personnes veulent être à leur compte, créer leur micro entreprise, ose vendre ce qu’ils font de leurs mains, jonglent entre leurs spécialités. Il est temps de réadapter notre mode de fonctionnement , que les hautes entités acceptent qu’un changement est en place. Que les gens n’attendent plus après les politiciens pour agir , même si c’est difficile, que les subventions baissent. Et oui, il ne faudrait pas qu’on deviennent réellement libres et indépendants. Que la mutation puisse opérer que ce soit dans l’éducation, l’emploi, la manière de consommer, ou  de réfléchir du peuple. Nous sommes forts, ils le savent. Et de belles choses se créent chaque jours, je peux en attester.

Ne perdons pas espoir, cela bouge même si cela se fait doucement. Ne  laissons pas la noirceur prendre le dessus. Car nous avons la possibilité, si vraiment nous le décidons de changer les choses et de basculer l’ordre établit.