Lettre à L.

Depuis un petit bout de temps maintenant, je tente de mettre en place l’adage « n’attends pas le changement, sois le changement ».  Mon engagement pour le respect de l’environnement, se glisse dans tout mes gestes du quotidien, dans ma manière de consommer. C’est déjà ça, mais parfois j’aimerais faire plus, être moins dans la discrétion ou la passivité. La lecture du livre de Béa Johnson Zéro déchet , m’a titillé sur certains points. Comme par exemple, oser contacter des magasins, des mairies, des marques , pour leur faire part de propositions ou de modifications à apporter afin d’améliorer la vie de tous. Jusqu’à maintenant les lettres de réclamations avaient mauvaises réputations à mes yeux. Je craignais en utilisant ce biais, de passer pour la vieille grincheuse qui vient casser les pieds pour pas grand chose. Sur mon lieu de travail, je fais souvent face au mécontentement de certains spectateurs, parfois agressifs pour des  sujets souvent  superficiels mais qui visiblement leur tient à coeur. Je ne souhaitais donc pas faire vivre la même chose à d’autres personnes, même si je trouve incompréhensible qu’on ne trouve pas de poubelles dans telles rue, ou sur tel plage, que ce magasin de jus frais ne propose pas d’autres alternatives que ses gobelets et pailles en plastique aussitôt bu aussitôt jetés…Les exemples ne manquent pas. Et Béa Johnson, propose une approche en douceur pour amener nos « revendications ». Rester courtois, complimenter les efforts déjà présents, montrer notre intérêt pour le marque etc .Avec ses conseils en tête je me suis donc jetée à l’eau. J’étais déçue de remarquer que les petits cartons d’emballage des pastilles dentifrices de chez Lush avaient été remplacés par des flacons en plastique.Un détail qui m’a permis de me mettre au défi.  J’ai pris mon courage à deux mains , ma plume (virtuelle) et leur ai écrit.

« Madame, Monsieur,

Tout d’abord. Je tenais à vous remercier pour la démarche de Lush visant à proposer un maximum de produits sans emballage.Ayant pour objectif personnel le zéro déchet et boycottant les emballages en plastique, j’ai été ravie de découvrir votre marque, où j’achète dorénavant mon shampoing  solide, les barres de massage et surtout les ethifrices. Ne prenant pas le temps pour l’instant de faire mon propre dentifrice. J’étais ravie de trouver ce produit chez vous.
Je me permets juste, donc, de vous exprimer ma petite déception récente, quant au fait que Lush ait fait le choix de changer le carton d’emballage des ethifrices en flacon en plastique. Je ne comprends pas ce choix. Cela est plus volumineux, et même si le plastique se recycle tout comme le carton, il provient tout de même de la pétrochimie. Ce que je trouve regrettable. Pourriez vous m’expliquer ce changement de packaging ? 
Je reste une fervente consommatrice de vos produits, quoi qu’il en soit. Même si j’arrêterai d’acheter les ethifrices. 
En vous remerciant par avance de votre réponse. 
Sincères salutations
Mlle *Dormance* »
Et voici leur réponse :

« Bonjour ,

Nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous écrire et de nous livrer vos sentiments.
En effet, vos retours sont précieux pour nous puisqu’ils nous permettent de nous améliorer.

Le packaging de nos éthifrices a effectivement changé et ils sont désormais conditionnés en bouteille plastique recyclées et recyclables. Aussi, elles contiennent maintenant 100 pastilles dans une bouteille, contrairement à 40 pastilles dans les paquets cartons. Cette décision s’explique aussi par de nombreuses plaintes concernant l’étanchéité des emballages cartons. En effet, le carton ne protégeait malheureusement pas assez bien les pastilles de l’humidité. Suite à ces retours, que nous transmettions à notre maison mère en Angleterre, les fondateurs de Lush ont donc décidé de changer le packaging. Vos remarques sont toujours prises en considération 😉

Vous pouvez recycler la bouteille chez vous, dans les bacs jaunes et également ramener le bouchon noir en boutique !

Nous restons à votre disposition si vous avez la moindre question.

Belle journée.

*****
Customer Care »

Voila, j’ai eu ma réponse assez rapidement. Il est précisé que cet email est confidentiel, mais comme tout est écrit en bienveillance,et ne porte pas préjudice à la marque (au contraire)  je prends le risque de vous le partager. J’ai pu donc me rendre compte que beaucoup avant moi avaient osé exprimer leur impression. Et même si la mienne, n’aura du coup peut être pas d’impact, j’aurais osé et oserai de nouveau.

« Si vous avez l’impression d’être trop petit pour changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique. Vous verrez qui empêche l’autre de dormir ». le Dalaï Lama

Et vous, avez vous déjà osé écrire ou aller à la rencontre de personnes, pour faire part de vos impressions afin de faire bouger les choses ?

Apprendre par la vie

La vie est un apprentissage constant. Il serait donc dommage de se borner aux acquis passés et lointains.Se reposer sur ses lauriers. La curiosité est un moteur magique qui ouvre constamment de nouvelles portes, de nouveaux horizons. Comme une envie de « toujours plus » gratifiante et enrichissante; puisque dans le domaine du savoir. Du savoir faire qui étofferait notre savoir être. Nous devenons forts en prenant conscience de nos capacités toujours renouvelables. Remède à l’ennui , et à la monotonie. Chaque jour différent, nouveau, immense terrain de jeu. Ne pas se laisser happer par les fausses croyances, trop vieux pour apprendre une nouvelle langue ou un instrument de musique, plus de nouveaux neurones après 18 ans, tout se fait à l’enfance, etc…. Autant de barrières, d’auto-cloisonnage qui freine nos envies. Incroyables blocages qui nous barricadent. Mettant de l’appréhension, là où il n’en faudrait pas. Il n’y a pas d’âge pour apprendre , juste la joie et la motivation,  et le reste suivra. Mécanisme vertueux. En autonomie, à son rythme, et avec le plaisir tout est possible.

Je me suis toujours dit que la broderie serait trop dure pour moi, alors le crochet ou le tricot, même pas question d’y penser. Je lorgnais certains kit de broderie, voyant avec envie des créations passées sur internet. Étrange peur du « je ne serais pas capable de… » . Il aura fallu que ma machine à coudre devienne capricieuse, et que j’ai un furieux besoin de nouveauté. Comme un petit défi personnel. Et je me suis lancée… Le crochet a suivit. Et quelle satisfaction !

Timidement suivant des instructions, puis j’ai osé rapidement (avec la broderie) sortir des sentiers battus et crée selon mes envies. Des lettrages et même un ancien dessin transformé en point de croix.

 

Minolta DSC

Crédit photo : Dormance Petit Chat Grain

 

Osons croire en nos capacités ! Créer l’apprentissage qui nous convient. Apprendre de nouvelles choses même à 99 ans. Ne jamais lâcher l’affaire, vivre pleinement sans écouter les on dit, et les fausses croyances.

« Apprendre ? Certainement, mais vivre d’abord, et apprendre par la vie, dans la vie. » John Dewey

 

Et vous, qu’avez vous entrepris d’apprendre de nouveau récemment ?

Suivre son instinct

Il y a des jours comme ça, où des portes s’ouvrent. Des portes invisibles dans notre cœur ou notre esprit. Où tout se passe avec simplicité, les opportunités s’enchaînent, sans comprendre vraiment pourquoi . Mais peut être l’intérêt n’est pas de comprendre d’où cela vient, juste de laisser venir et faire confiance.

J’avais l’impression d’avoir perdu l’intuition dont je pouvais être capable, plus jeune. Mais heureusement avec le temps, ce qui doit être, reprend le droit chemin. A force de séance de relaxation, d’exercice de confiance en soi et autre petits bonheurs de la vie qui aident à nous renforcer et à se recentrer. Et donc se retrouver. Oser redevient plus simple.

Tous ce genre de choses, qui aident à lâcher du leste, et se laisser tenter en se disant « je me sens en sécurité, au fond j’en ai envie, alors pourquoi pas tester ». Ce genre de petits événements qui mis bout à bout  nous permettent de dépasser notre zone de confort. Je trouve incroyable, de se rendre compte comme à l’heure actuelle , il est difficile de s’écouter soi même. Faire confiance à un/une inconnu(e) , ou prendre une décision sur un coup de tête serait  de l’inconscience. Nous sommes très forts pour nous mettre des barrières tout seuls. Mais j’ai aussi l’impression que notre société, et la réflexion commune nous poussent à être plus que prudents, voire méfiants. Malheureusement, c’est par ce biais que la peur de l’autre se crée. Et que cette sur-analyse  nous bloque. Alors, laissons nous surfer sur la vague, quand cela s’offre à nous. Sortir de sa coquille pour la bonne cause.

Pour illustrer mes propos, je vais vous raconter, deux petites anecdotes.

Par un bon matin d’été, qui n’avait pas très bien commencé, je traverse une place au triple galop pour ne pas rater mon bus. Malgré les ruminations, et le petit nuage noir qui c’était formé au dessus ma tête :je m’aperçois qu’un événement est en train de s’installer. Je distingue au loin un stand de robe inspiration rockabilly (youpi!). Dans un coin de ma tête, je cale l’idée qu’il serait bien d’y faire un tour. Les heures s’écoulent, et puis finalement nous nous décidons à voir ce qui se trame sur cette place. Première surprise, un tête connue ! Un collègue de boulot, dont la femme tient un stand de bijoux faits mains, en collaboration avec une copine qui vend des vêtements et accessoires pin up et rockabilly. Les bijoux, comme les robes sont superbes. On papote, et au bout d’un certain temps les deux copines s’approchent vers moi le sourire aux lèvres. « Dis, ça te dirait de participer au défilé pin up qu’on organise tout à l’heure ? On a plein de désistements de dernière minute. » En une fraction de seconde je suis traversée par diverses émotions, toutes aussi contradictoires les unes que les autres. De l’envie, de la peur, du pourquoi pas? mais non je suis nulle, quelle idée, pourquoi moi? , on va me regarder, oui mais ca peut être drôle, on a qu’une vie, c’est juste 5 min, oui mais imagine si…BREF ! De ma bouche sort un « pourquoi pas », mais une phrase de repli sort juste après, l’excuse bidon pour finalement ne pas le faire « Oui mais je suis en sandale, ca ne va pas aller avec vos belles robes. Et en plus vu ma pointure vous n’aurez rien à me prêter ». Sauf que la vendeuse de robes faisait la même pointure…Pas d’échappatoire. Et tant mieux ! En vrai j’avais envie de le faire, je trouvais tout ces gens sympathiques, j’avais du temps, il faisait beau. Pourquoi être en résistance, quand tout s’accorde pour que ça se passe bien ? Je me suis retrouvée en robe léopard, avec des chaussures dont les talons sont jusqu’à présent, les plus hauts que j’ai pu porter dans ma vie. A poser sur un podium, devant un public restreint en plein cagnard. Preuve en plus qu’une journée peut changer de tout au tout, ne jamais croire que les journées qui commencent du pied gauche sont immuables. C’était absurde, c’était amusant. Je ne serais pas venue, exactement à cet instant précis, je serais sûrement passer à côté de cette expérience ! C’est ce que je trouve magique dans la vie. Qu’il est bon  de se laisser porter !

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Autre lieu, autre temps. Enfant, et de passage dans la région parisienne. Mes parents me font la surprise de m’emmener à Versailles. Arrivées à la grille, personne. Ma mère et moi, nous nous aventurons sur la place qui précède le bâtiment. Ma mère ouvre une porte. toujours personne. Nous n’avons pas osé déambuler dans les pièces, mais nous avons traversé cette entrée vers la porte aux fenêtres qui lui faisaient face et ainsi nous avons pu accéder à une terrasse avec vue sur les jardins. Et tout ça sans croiser âme qui vivent. C’était formidable. Nous sommes restées prudentes, et sommes revenues sur nos pas. Mais nous avions eu droit à une parenthèse incroyable qui encore maintenant me pose question . Ai je inventé cette histoire dans mes souvenirs, je ne crois pas.En tout cas, ce que je retiens de cet instant, c’est que nous avons suivi notre instinct, et ainsi vécut un moment unique. Nous aurions pu nous questionner, avoir peur de tomber sur un gardien et se faire gronder. Encore une fois, au bon endroit le bon moment. Les portes ce sont ouvertes, et non des moindres.

Et combien de fois depuis, l’ami qui vous croise sur la route alors que vous venez de rater votre bus et qui vous amène à bon port sans attendre 1h en bord de route. La personne qui déboule chez vous dans un moment de galère, alors que votre téléphone ne fonctionne plus…etc. Tous ces  signes, dont il est bon d’être à l’affût, ces moments qu’on croit disparus dans les périodes où l’on ne voit que le verre à moitié vide. Changer le cercle vicieux en cercle vertueux, dans un effort quotidien de voir le positif, de croire à un mieux et surtout de s’écouter. Suivre son instinct…

Merci à Pierrot pour les photos. A Ba’rock bijoux et so pin’up lingerie de m’avoir offert cette opportunité.

Et vous, faites vous confiance à vos intuitions ? Avez vous déjà eu ce sentiment que des portes s’ouvrent comme par magie dans votre vie ?