Quand on parle de biodiversité, on pense souvent à la faune et peut-être moins à la flore. Pourtant cette diversité là est tout aussi importante. Le sujet des semences et des graines est un sujet sensible, c’est même un vrai sujet de bataille. Comme dans une histoire pour enfants; avec des gros méchants qui garderaient pour eux les semences qui pourraient pourtant aider à nourrir, voir guérir tous les autres (et dans tous les autres, je pense à toutes les espèces vivantes sur cette planète), et des petites gens qui se battraient pour les conserver et distribuer .Sauf que la réalité est plus dure que ça. David contre Goliath…encore et toujours . Mais comme toujours aussi, nous avons le moyen de bousculer les choses à notre niveau. Je vais donc vous parler aujourd’hui de récolte de graines sauvages ou non. Même si le transport et la récolte de certaines graines peuvent être considérés comme interdits.
Avant de revenir sur les fleurs , pourquoi est il si compliqué de trouver des semences paysannes, reproductibles . En quoi elles dérangent ? Quelles sont leurs points forts ?
- Elles sont éternelles , ne demandent pas d’être rachetées tous les ans
- Elles sont en générales moins gourmandes en eau
- Elles n’ont pas besoin d’être traités à l’excés
- Elles sont souvent moins fragiles , et donnent un meilleur rendement
- Les fruits sont plus moches , mais ont un meilleur gout et sont plus sains (liste issue du site L’indigné du canapé)

J’ai pris l’habitude de ramasser sur mes balades parfois quelques graines par ci par là. Pour le jour où j’aurais un jardin , mais en attendant je me constitue un petit stock de graines, que je peux aussi offrir ou troquer . L’idée est de préserver et conserver des graines que je ne trouverais pas forcément dans le commerce. Et surtout pourquoi payer de grands industriels quand on peut faire soi même ? Je vais vous partager des techniques , que j’ai pu glaner au fil de mes recherches sur le sujet et de mes expériences. Parce que j’aime bien suivre aussi mon instinct, parfois ça foire, mais au moins aurais je essayé, c’est aussi comme ça qu’on apprend !! Nous sommes dans la bonnes périodes pour récolter justement, c’est même un peu tard selon les régions avec la chaleur que nous avons connue, certains plants ont pu très vite monter en grains. Ca été le cas, pour ma part , pour mon plant de coriandre . Mais en général on va dire que que c’est fin été , début automne qu’il est bon de ramasser ses graines. Il faut être bien sûr qu’elles soient sèches .Certaines fleurs comme le bleuet ou la bourrache ont une floraison échelonnée. Il faut parfois être patient (ce qui n’est pas toujours mon cas), et prendre le temps d’observer l’avancement de la plante.





Avant de ramasser une plante sauvage, selon l’usage que vous comptez en faire, je vous conseille de vérifier si c’est une espèce endémique , c’est à dire du coin, et surtout si elle n’est pas invasive. Il est préférable de récolter le matin, l’idée n’est pas de tout prendre. Comme à chaque fois que vous ramassez quelque chose que ce soit pour vos tisanes, macérats ou autres, il est inutile de piller la plante. Prenez un tiers , un petit peu à chaque fois , pour en laisser pour les insectes ou les oiseaux, et la survie de la plante elle même. Pour ma coriandre, pour être bien sûr qu’elle finisse de sécher je lui ai mis la tête en bas, technique utilisable pour plusieurs type de fleurs sauvages. Vous pouvez positionner un sac en papier en dessous ou un carton qui récupérera les graines qui vont tomber. En ce qui me concerne, certaines graines de coriandre seront mises de côté pour être replantées , les autres viendront agrémentées mes plats de l’année à venir ! Par exempe, je récolte principalement les graines de fenouil sauvage pour les manger, c’est un délice pour les personnes aimant le goût anisé.


J’ai utilisé cette même technique pour les graines de muscaris , les graines sont si fines, au moins sont elles rassemblées avec certitude toute au même endroit. Cette année, j’ai également récupéré beaucoup de graines d’ancolie. Quelques graines de mauves et de guimauve, de nigelle et de bleuets. Je croise les doigts pour pouvoir les planter l’an prochain et que ça prenne !

Si vous ne cherchez pas à ce que vos plants soient jolis, mais plutôt robustes et diversifiés , il est préférable de prendre des graines sans les choisir, et de mélanger les plants avec des feuilles petites avec ceux qui en ont des grandes. Après les avoir récolté, mettez les dans un endroits ventilés, sans soleil direct, sec. Que ça soit sur des clayettes, ou à plat sur un journal. L’humidité au moment de la récolte ou du séchage risque de rapporter des maladies, des moisissures qui rendront les graines inutilisables. Il est conseillé ensuite de les passer au congélateur 1 heure ou 2, pour tuer les parasites. Ou plus simplement de les laisser quelques temps au frigo. Certaines personnes les conservent d’ailleurs tout le temps ainsi, au frais. ( visiblement certaines graines peuvent garder leurs capacités germinatives comme ça, pendant trois à quatre ans). Pour ma part je les mets dans des enveloppes, ou des bocaux avec un bout de papier buvard. Surtout n’oubliez pas de noter la date et le nom; et le lieu où vous les avez cueillis si ça vous amuse.



Il n’y a plus qu’a attendre le printemps prochain après les saints de glace -vers mi avril-, pour semer ces graines en godet ou en pleine terre. Je m’amuse aussi à récupérer des graines dans les parterres des villes, c’est « risqués » , puisque ces graines sont sûrement hybridées et stériles, mais je tente ma chance !

A vous de jouer !! Et si vous souhaitez acheter des graines pour votre potager , privilégiez les petits producteurs bio français, il en existe quelques uns , vous les trouverez facilement sur internet. Et pour aller plus loin avec un beau livre , je vous conseille celui ci !
