Direction le jardin du Kestellic à Plouguiel !

Un peu d’Histoire…
A partir de la fin du XVIIème siècle, certaines grandes villes du monde , créent des jardins botaniques. Les échanges entre les continents ne sont pas seulement commerciaux , ils permettent de découvrir de nouvelles espèces végétales , espèces que l’on rapporte chez soi pour les étudier , les classifier mais aussi pour tenter de les acclimater. Pour certains c’est une marque de prestige et de richesse que d’avoir dans son parc des arbres et fleurs exotiques. Mais la réalité est bien plus révolutionnaire que cela, les voyageurs naturalistes qui ont contribué à la création de ces espaces , ont révolutionné le monde de la botanique, de la science. Ils ont permis de conserver ou tout du moins d’avoir la trace de végétaux des quatre coins du monde , parfois disparus depuis. Croquis , écrits, échantillons ont pu traverser les âges jusqu’à nous. Ce qui donne un énorme herbier , fantastique catalogue de la flore.

Au début du XVIIIème siècle, ces botanistes hommes et femmes , étaient des explorateurs, de vrais aventuriers. Qui parfois ont perdu leur vie dans ces expéditions , ou sont revenus malades ou blessés. Des récits dignes des corsaires ou des pirates mais version naturaliste, nous sont parvenus, anecdotes rocambolesques et extraordinaires.
Carl Von Linné par exemple, va bouleverser la science grâce à une nouvelle classification de la flore, la faune est des minéraux . Il simplifie leur appellation , utilisant seulement deux termes latins indiquant le genre (la famille) et sa spécificité. C’est encore utilisé actuellement partout dans le monde. Mais on pourrait aussi citer Tournefort, de Jussieu, Bazin ,entre autres.
Cette période révèle aussi la sexualité des végétaux , gros sujet de polémiques, qui choquent les plus puritains .L’apparition des premiers microscopes quelques décennies auparavant va ouvrir le champs des possibles. On découvre aussi comment les plantes respirent, comment la sève circule…

Les femmes ne sont pas en reste: ainsi il y a Jeanne Barret, qui se travestit en homme pour accompagner son naturaliste d’amant, -qui lui a transmis son savoir- les femmes n’étant pas autorisées à bord. Elle va pouvoir faire le tour du monde, c’est d’ailleurs la première femme à l’exécuter dans l’histoire. Afin de dissuader les marins suspicieux , elle se fit passer pour un eunuque et se déplaçait toujours armée. Et à côté de ça elle collecte, range fleurs et plantes. Après la mort de son compagnon, elle rentre en France au bras d’un nouveau mari. Et rapporte le fruit de leurs recherches au roi (leur herbier est toujours consultable de nos jours) Louis XVI la félicita pour sa conduite héroïque. Françoise Robin fut aussi une aventurière botaniste , en plus d’être une militante engagée contre l’esclavagisme. Je m’arrête ici . Et je vous laisse le loisir de continuer les recherches si le coeur vous en dit, concernant ces personnages fascinants.

Le jardin du Kestellic est dans cette lignée , c’est Aristide Tallibart commerçant et grand voyageur , qui de retour de Constantinople a décidé de poser ses bagages le long du Jaudy. Il va refaçonner le paysage avec des allées, des fontaines, des bassins. Et par la suite son fils va y faire construire un manoir de style néo-breton remplaçant la construction d’inspiration orientale de son père. Il faudra attendre 1965 ,avec le propriétaire de l’époque Yann de Kerouatz , ingénieur agronome, pour voir apparaître un jardin qui mêle plates indigènes et plantes exotiques :en tout,1800 variétés d’arbres. En 1992, son jardin a été classé à l’inventaires des monuments historiques. Un circuit de promenade permet de découvrir les différents jardins thématiques, entre ombre et soleil, on profite d’un bon moment de contemplation avec une vue magnifique sur le Jaudy.

L’entrée est à 10€ tarif plein et 5€ en tarif réduit ; il existe une carte à l’année qui permet de venir quand bon vous semble afin d’observer le changement des saisons ou de profiter du salon de thé. Le salon de thé est un lieu idyllique, qui propose des boissons et des pâtisseries. Il y a d’ailleurs comme projet de faire pousser du thé dans le parc du Kestellic ! C’est aussi un lieu d’exposition.
Je suis un peu restée sur ma faim concernant les supports d’informations/pédagogiques, tout au long de la balade . J’aurais aimé avoir le nom de certaines plantes, savoir d’où elles venaient ou des anecdotes les concernant. Mais comme dit plus haut c’est peut être voulu, pour pousser les visiteurs à l’observation, la contemplation et à juste ralentir le pas . S’assoir sur un banc pour lire et écouter les oiseaux ou le chant de l’eau. La visite non guidée s’adresse peut être donc plus à des adultes qu’à des enfants, à part si vous avez de très bons talents pour raconter la flore et apprendre à l’observer. Cette envie d’informations historiques et botaniques venait sûrement du fait que j’étais en pleine lecture d’un récit dans la thématique. Botaniste de Marc Jeanson et Charlotte Fauve. C’est le témoignage d’un ingénieur agronome et botaniste qui s’occupe actuellement de l’Herbier national du muséum d’histoire naturelle de Paris. Il y raconte son parcours, son lien au vivant et fait souvent référence à ses pairs du XVIIIème siècle. Le livre parfait pour compléter la visite de ce lieu. Et si vous voulez un film pour vous mettre dans l’ambiance pourquoi pas Master and Commander.

Pour plus d’informations concernant le jardin https://www.kestellic.fr/
Je suis littéralement en admiration avec ce texte qui dégage une belle sensibilité historiques. J’aime beaucoup te lire!!
Au plairs 😉
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merci beaucoup !
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