Agir

Je vous écris depuis le silence de mon inaction.

Agir.

Un bien grand mot, et encore plus de nos jours. Agir, oui mais comment ? Tenter de faire de son mieux chaque jour pour un monde meilleur, peut tenir du sacerdoce. Il en faut de l’énergie pour bousculer les conscience, même à petite échelle.

Il faut jongler avec ce que l’on est , nos attentes , nos espérances. Le regard des autres aussi, les aléas de la vie. Il y a de la lassitude, de la rage, de l’incompréhension. Parfois submergés, parfois atterrés, impuissants. Agir est une nage à contre courant. Et agir concrètement est une vraie épreuve du feu. Que veut dire agir concrètement au final ? Selon chacun la définition variera sûrement. Et c’est là que le bât blesse, que les rivalités idiotes surgissent, alors que nous avons tous un but commun dans notre bataille, notre engagement pour une société plus respectueuse du vivant, sociale et solidaire. L’égo vient toujours fourrer son nez partout.

J’ai commencé à baisser les bras quand un plus grand nombre de mes concitoyens se sont réveillés, marches pour le climat ou gilets jaunes. Je voyais enfin de que j’attendais depuis longtemps et pourtant…je n’ai pas réussi à m’en réjouir totalement. Parce que j’ai perdu espoir quelque peu, je vois bien les individus, les associations, les petites entreprises, les initiatives qui font l’effort d’être dans un cercle vertueux, qui font bouger certains statu quo poussiéreux. Et malgré tout que nous scions la branche sur laquelle nous sommes posés. Il faudrait s’attaquer à tellement plus gros que nous, que cela semble impossible, inatteignable. Hypersensibilité et éco-anxiété, éco-dépression. de nouveaux combats à dépasser.

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Oui j’ai baissé les bras de ras le bol, de trop plein. Et parce que je me sentais inutile, ridicule et illégitime pour parler d’écologie. Fichu syndrome de l’imposteur.

Ridicule, avec mes « petits gestes verts » de plus en plus mal vus puisque insuffisants. J’ai compris que je faisais partie des bobos/écolos à vélo (je déteste le terme bobos) , focalisés entre autre sur la création de pistes cyclables en ville, problématique bien futile et qui s’adresse à un certain type de personnes, pendant que des entreprises dévastent des biotopes et dérèglent la terre.

Illégitime, parce que j’ai mis de côtés certaines de mes valeurs ces dernières années, avec un mode de vie plus nomade et sans revenus fixes. J’utilise plus ma voiture, j’ai même pris l’avion pour des trajet entre deux villes de France. Et ma manière de consommer a pris un coup aussi, entre le relâchement, les confinements, ou le fait de ne pas bien connaître l’endroit où j’allais m’installer pour quelques jours ou plus. Je ne suis pas une scientifique et j’ai beau lire beaucoup de bouquins ou d’articles concernant l’écologie, il m’est difficile de ressortir des chiffres, des noms. Je me tais alors. Sans parler du fait que j’aborde tout ça avec le regard d’une personne blanche , plutôt privilégiée (même si précaire).

Inutile, car j’ai du mal à intégrer des assos écolos. Je ne suis pas à l’aise en manifs . Mon impact pour éveiller les consciences (coucou l’égo et l’orgueil) sur le blog ou les réseaux sociaux semble dérisoire. Je ne suis pas politisée, je devrais m’engager plus c’est sûr. Mon utopie de croire que planter des fleurs et des arbres dans les villes ne répond pas à de vrais soucis de société….Mea culpa.

Et puis il y a des sursauts, des réveils suite à des discussions, des lectures , des films. Même si je n’ai plus les mots, plus la force ni l’envie de soulever des montagnes, il y a des étincelles qui régénèrent l’espoir et le gout d’agir. Tout n’est pas obligé de passer par l’intellect, c’est aussi une question de sensibilité, d’énergie intime. Je me suis épuisée à vouloir rallier à ma cause, j’ai cru avoir la bonne parole et la bonne manière de faire et de vivre. La réalité s’est frottée à moi ,et ma rigidité d’esprit sur certains points s’est assouplie. Piquée à vif, j’ai aussi compris mes erreurs et acceptée mes limites. Oui je ne suis pas politisée, mon militantisme reste à toute petite échelle, mais je fais avec mes capacités et cela vaut toujours mieux que de ne rien faire du tout. Pour celles et ceux qui dénigrent la politique des petits gestes verts, c’est vrai vous avez raison, il y a urgence et il faut passer à l’étape au dessus. Mais il y a encore des reflexes de base qui ne sont pas présents chez bien de nos concitoyens. Quand on voit encore jeter par la fenêtre de la voiture ou jeter négligemment de la main d’un piéton jemenfoutiste , des déchets en pleine ville ou en campagne. Quand tout le monde a un mode de vie hyper-consumériste sur-emballé, entouré de perturbateurs endocriniens, de plastique sans remettre tout ça en question. Croyant que tout ça relève du confort personnel ou d’une certaine qualité de vie. On se dit qu’il reste du chemin à faire, et qu’il y a encore tant de prises de conscience à effectuer dans bien des domaines, quels que soient les classes sociales. Même si la pensée du colibri n’est plus suffisante, elle reste encore vitale. Je pleure, j’ai mal quand je vois ma planète qui brûle, des peuples qui souffrent , meurent de faim ou de soif, ces quelques uns qui se croient tout puissants pour écraser le reste de la population mondiale. J’ai envie d’hurler et de faire quelque chose de concret de ma rage. Il y a peut être pénurie de moutarde et d’huile. Mais il y a surtout pénurie d’amour et d’empathie.

Agir ? Oui mais comment ?

Ce texte a été écrit suite au visionnage du film Woman at war, que je vous recommande chaudement. N’oubliez pas que chacun de nous a le droit d’exprimer son opinion, sa voix, nous sommes « normalement » dans une démocratie, et ceux qui sont aux pouvoirs sont là pour porter nos idées , nous protéger et penser au bien de tous . Et non pour s’imposer et faire passer leur profit en premier. Le pouvoir peut faire perdre pied et tourner la tête. Mais chacun de nous a le pouvoir de changer les choses. Consommer autrement, moins prendre sa voiture, manger moins de viande etc ou aller voter , même si parfois nous avons l’impression , moi la première , que ça n’a pas de sens. En attendant faisons de notre mieux, à notre échelle, pour gravir des échelons petit à petit peut être après.

Bref, quoi que tu fasses c’est déjà formidable, merci à toi d’être un humain imparfait, conscient, ouvert aux autres et qui fait de son mieux. Et si tu en as marre, que tu as envie de baisser les bras , que tu craques pour un paquet de chips ou de gâteaux industriels ,c’est normal ne t’en veux pas pour ça. Merci pour ce que tu fais déjà au quotidien.

Lorient côté green

L’année dernière j’ai vécu 3 mois à Lorient, une ville que je ne connaissais que lors du Festival interceltique. Malgré le premier confinement , j’ai pu découvrir différentes adresses et bonnes initiatives . La ville de Lorient fait des efforts que ça soit au niveau des transports en communs, il existe plusieurs lignes de bus très régulières, et la ville souhaiterait mettre un place un réseau moins polluant avec des bus hybrides. Ou au niveau du tri des déchets, depuis 2016, tous les emballages plastique sont acceptés (comme les pots de yaourts, les barquettes, les sacs ou films plastiques) . Il y a également un ramassage des déchets verts dont le compost final est redistribué auprès des agriculteurs locaux ou pour des jardins privés. (Pour savoir comment finissent tous ces déchets triés vous pouvez vous rendre sur le site de l’agglo:https://www.lorient-agglo.bzh/vos-services/dechets/collecte-et-tri-des-dechets/). Elle propose aussi des aides pour les rénovations thermiques , l’isolation comme vous le savez sûrement est une réponse simple et écologique contre la déperdition énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Et plein d’autres primes pour une vie plus verte.

Ce que j’ai adoré à Lorient , c’est le nombre de gens à vélo. La ville s’y prête totalement, certaines pistes cyclables peuvent vous emmener jusqu’aux plages alentour. Et je n’ai jamais autant vu de boutiques indépendantes de vente et de réparation de vélo dans une ville.

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Epicerie La Terre native

A Hennebont , non loin de Lorient se situe la première épicerie de vrac indépendante du Morbihan. Après vous être baladés le long du Blavet, en faisant coucou aux chèvres qui s’occupent de nettoyer les espaces naturels de la ville.

Ou sur les remparts de l’ancienne ville close médiévale.

Je vous conseille d’aller faire le plein dans cette boutique sympathique , aux nombreux produits locaux. Avec une équipe chaleureuse et rock n’ roll , que j’adore. Vous pouvez vous rendre sur leur page facebook, et jeter un oeil sur les petites vidéos pleines de bonne humeur et de bonnes ondes qu’ils et elles partagent , pour avoir en un aperçu.

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