Voyager seule, c’est apprendre à faire face aux regards ,aux projections, aux appréhensions, aux jugements d’autrui. Mais c’est aussi apprendre à s’écouter, à observer sa vie et celle des autres avec un regard différent. Apprendre à gérer des moments de solitude, de doutes. Apprendre à être indulgent envers soi même, et parfois comprendre que l’on est dans l’erreur. Et en sortir plus riche.
Je suis d’une nature assez positive, curieuse, et pleine d’espoir en temps normal, mais un peu anxieuse, et plutôt sensible aussi, ce qui fait que ma manière d’appréhender la vie, n’est pas celle de la majorité des personnes. J’ai souvent du mal à gérer mes émotions,une situation que je considère être un « échec » ou parfois les changements de programme , ce qui peut créer chez moi des réactions « excessives, inappropriées » ou désordonnées . Tout cela est très fluctuant. Avec le temps, j’ai appris à le gérer (mais depuis un certain temps cela redevient compliqué) .Cela s’accentue lorsque je suis fatiguée, ou dans un contexte quotidien qui ne me convient pas . Malgré cela, j’ai comme (mauvaise) habitude, de toujours vouloir sortir de ma zone de confort, de toujours me mettre au défi. Comme pour me prouver quelque chose, ou prouver aux autres… J’ai appris à mes dépends ces derniers temps, qu’il y a vraiment un temps pour tout. Comme depuis quelques mois, je vis une situation qui me crée un stress, j’ai du mal à ressortir les priorités, à m’organiser, j’ai aussi beaucoup voyagé, ce qui est super , enrichissant humainement etc mais prend beaucoup d’énergie. Il est important de savoir prendre le temps de digérer ses voyages, ses rencontres .
C’est là que l’écoute de soi, est primordiale. Car quand on attend trop ,cela déraille. C’est ce que j’ai vécu cette semaine, où je me suis clairement mise en difficulté. J’ai décidé sur un quasi coup de tête de partir en Bretagne, car depuis toujours, je rêve d’y vivre ne serait ce que 6 mois, 1 an. Je me suis dit qu’il était temps d’aller prospecter sur place, pour trouver peut être un lieu de vie et un travail. L’idée était de prendre un logement sur la totalité de mon séjour et louer une voiture, sauf que…je n’ai pas écouté mon intuition et mon envie. Et finalement je me suis dit que j’allais changer d’endroit tous les 2 ou 3 jours, en me mettant en plus comme critères, d’être zéro déchet et de ne pas trop dépenser. Première erreur. Arrivée là bas, au bout de 3 jours, j’ai réalisé que j’étais fébrile, car…je me mettais une pression monstre, pour être productive, trouver du travail, envoyer des cv, ce que je n’arrivais pas vraiment à faire,et pour cause ! Je ne m’étais pas écouté. Au fond de moi, il y avait aussi une envie de cocooning et de simplicité, de recentrage et de ressourcement. Point que je n’ai pas respecté. Partir en hiver et en voulant être itinérant, est un gros défi. Le froid, la pluie, le sac sur le dos en attendant que l’auberge de jeunesse s’ouvre. Tout cela créent de la fatigue et prend de l’énergie. On a forcément tout le temps envie de se mettre au chaud, à l’abris. Ce qui peut revenir cher au bout d’un moment. Il m’a fallut du temps pour intégrer ses contraintes, encore une fois, je ne me suis pas écoutée. J’ai marché beaucoup, tentant de prendre des informations, n’étant pas vraiment dans le moment présent, pensant aux jours à venir, au planning à mettre en place, où aller, quoi faire , penser à faire les courses, comparer les prix des trajets, des logements etc. J’ai enfin levé le pied, un jour de grosse pluie, où par chance l’auberge était ouverte en avance. Je me suis mise sous la couette pour bouquiner , pour ne plus en ressortir, un vrai dimanche. Mais ce n’était pas sans culpabiliser…Plusieurs jours après, confiante (même si je n’avais pas réussi à les avoir au téléphone), je me suis rendue à Pontivy où il était indiqué que l’auberge était ouverte jusqu’au 14 décembre. Mais une fois arrivée là, elle était fermée ! Voila donc une situation contrariante à souhait, commence alors la recherche de solutions, où aller, comparer à nouveau les trajets etc alors que je venais à peine d’arriver, plus d’autres contrariétés qui se sont rajoutées. Rien de grave, mais comme je l’ai dit étant très fatiguée, mes réflexes de voyageuse étaient émoussés. Je vous passe les différentes étapes, mais j’ai fini par faire une crise d’angoisse qui m’a tétanisée, incapable de quoi que ce soit…J’ai donc terminée cet après midi absurde et éreintante par accepter d’aller dormir dans un hôtel assez cher. Alors que ce n’était pas dans mon budget. Ce qui a eu raison de mes nerfs. Mais qui n’est bien sûr pas gravissime en soi.
Un enchainement de faits, où je me suis mise en difficulté, puis en situation d’échec, et donc dans un mal être excessif pour …rien. Juste parce que dès le départ, je m’oblige à faire, au lieu de m’écouter. Voyager seule est un vrai défi, cela est porteur comme j’ai pu vous en parler ici .
Mais il faut aussi avoir conscience de ses côtés négatifs, c’est pourquoi je souhaitais vous en parler ici. Bien que cela m’est propre (surtout avec mon mode de voyage à l’arrache), que cela est lié à mon tempérament, et surtout l’état mental actuel dans lequel je suis. Même si ce séjour breton me donne un gout amer, où je n’ai pas l’impression d’avoir profité , en tout cas dans ma tête, ou en question de détente. Je comprends la leçon qui s’y cache. Toutefois une partie de moi ne peut s’empêcher de craindre mon retour,(profiter de l’instant présent, Bonjour !) car je sais qu’on va me « demander de rendre des comptes ». Encore un autre apprentissage. Se défaire des attentes des autres, ceux qui voudront savoir ce que j’ai fait, ceux qui ne comprendront pas ma démarche, ceux qui me reprocheront ma liberté, ou au contraire mon manque de concret, ou de ne pas aller au bout de ce que j’avais dit…. Voyager, être soi, suivre son chemin, être à la marge, c’est toujours une confrontation; encore plus quand on est une femme. Quel-qu’en soit le degré. Mais le plus important, est d’essayer d’éviter le conflit avec soi même. Pour cela il est bon de se respecter, n’écouter que soi, et tenter tant que faire se peut , de se détacher du regard des autres.
J’étais partie pour voir la Bretagne en hiver, me changer les idées, et peut être trouver un projet de vie. Je reviens avec un rappel à mes basiques, à ce que j’ai perdu depuis quelques mois: le savoir en bien être et en développement personnel que je connaissais. Alors on peut dire que je me suis un peu retrouvée…ou en tout cas, que je vais tout faire pour retrouver la Dormance que j’étais et que j’apprécie, et non l’ombre de celle là, que je suis.
Coucou !
Je suis tout comme toi, j’ai du mal à me défaire du regard des autres et à gérer les « échecs ». Beaucoup de choses me font peur, mais j’essaie en permanence de sortir de ma zone de confort. Si j’en ressors fière, c’est souvent très épuisant et parfois je me demande si le jeu en valait la chandelle ; et surtout si j’ai fait ça pour moi ou pour plaire à mes proches. Tout cela n’est que plus vrai dans ma recherche de voie professionnelle aujourd’hui. Il n’est pas toujours évident de se rappeler ce qui compte en permanence pour soi.
En tout cas je t’admire pour ton courage, de partir comme ça toute seule. J’espère que tu arriveras à trouver ta voie. 🙂
Jam de Jam&Jones
http://jamandjones.com/
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merci pour ton ressenti 🙂 ❤
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Hello ! Je me suis retrouvé à beaucoup d’endroit dans ton article, c’était une lecture étonnante du coup… 🙂 J’envisage de partir à la Réunion, j’ai toujours révé de partir la-bas 6 mois / 1 an. Affaire à suivre…
https://la-parenthese-psy.com/
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Merci, cela me touche que tu t’y retrouves. J’espère que tu vivras ton rêve ! J’ai une copine sur place qui est guide, si tu veux son contact , dis le moi 😉
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tu sembles avoir tiré profit de cet « échec » (quoique je n’utiliserais pas ce mot mais plutôt « déception de n’être pas allée au bout de ton idée ») tu es dure avec toi même. mais ça vient de ton éducation ça. je te trouve très courageuse et tjs pleine d’entrain ! tu as essayé, et j’admire !
frenchcaencaen.net
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❤ merci
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