L’esprit et la main

Penser ou faire , les éternels contraires…Depuis le temps, que je souhaitais aborder ce sujet… au vue du contexte actuel, je pense qu’il est temps. Le visionnage du film Captain Fantastic (que je vous conseille fortement de voir)  ayant accru mon positionnement sur le fait d’agir concrètement. J’ai déjà parlé ici , du fait d’apprendre à tout âge, d’oser…Oser sortir de sa zone de confort, sortir des sentiers battus. Casser les codes et remettre en question l’ordre établit.

Soloillustratori

J’ai eu la chance de grandir avec autour de moi, des adultes qui mêlaient deux grands axes de vie qui sont souvent mis en contradiction. C’est à dire, être intellectuel ou être manuel. Comme si les deux étaient bien distincts et ne pouvaient se croiser. Et le pire, est surtout qu’un mode de fonctionnement semblerait supérieur à l’autre dans l’esprit commun.

Jusqu’à il y  a peu, je faisais certaines choses de mes mains, bien sûr, mais je donnais beaucoup d’importance au savoir avec un grand S, au fait d’intégrer un maximum de culture générale, en lisant beaucoup par exemple…(ou comment se mettre une pression tout seul, quand en plus on se rend compte qu’on ne mémorise pas tout) . Puis il y a eu une rupture dans ma manière d’appréhender la vie. La nécessité d’apprendre des savoirs faire concrets a pris le dessus . Mon respect pour tous les corps de métiers s’est amplifié. Du maçon jusqu’au chirurgien. Il est toujours important à mes yeux bien sûr, de connaître l’histoire, la littérature etc. Mais je me demande souvent si un cataclysme, une révolution ou un effondrement de notre société actuelle survenaient, ce que mes savoirs  » intellectuels » apporteraient. Je me dis que ces savoirs éclaireront mon esprit, ma réflexion mais ne m’aideront pas à me nourrir, me loger… Puis je repense au roman post-apocalyptique Station eleven, où une troupe de théâtre traverse les Etats Unis d’Amérique pour jouer des pièces de Shakespeare , dans un monde dévasté et inquiétant. L’art aura toujours sa place , dans un mode de vie autarcique et survivaliste. Il continuera à apporter la joie , le rêve et l’ouverture d’esprit.

Viggo Mortensen as Ben Cash in Captain Fantastic.
extrait du film Captain Fantastic

Je crois , qu’à l’heure actuelle nous nous fourvoyons, ainsi que les jeunes générations en étude. En faisant perdurer la croyance que le prestige, les grandes études et l’argent, valent mieux que de savoir cultiver la terre ou construire des habitats passifs.

C’est à chaque fois, la même ribambelle de questions qui traversent ma tête après un roman post-apocalyptique (c’est pour ça que j’en lis très peu, ça me met en stress) ou même face aux dernières nouvelles du monde. Je me questionne sur la nature humaine, sur ce qui arriverait et les réactions de chacun, si…Et je me demande bien sûr,  ce que moi  je ferais, ce que je pourrais apporter, ce que je pourrais mettre en place. En axant mon parcours au quotidien avec ce point de vue, je réalise que je sais peu de choses pratiques et effectives. Je sais cuisiner, faire des conserves, je sais coudre , un peu crocheter et broder, et je bricole un peu. C’est déjà ça…Mais j’ai encore tant à apprendre !

Monter un mur , faire un feu sous la pluie, construire un four qu’il soit solaire ou non, nourrir et cultiver la terre, savoir reconnaître des plantes sauvages comestibles…Autant de connaissances dévalorisées , non apprises dès le plus jeune âge. Il n’y a pas d’échelle d’importance des savoirs, mais si tout s’écroule, de quoi aurons nous besoin réellement ? Rajoutons à cela , la force d’être autonome , l’autosatisfaction et la valorisation que cela apporte .

Vannerie en massettes et jonc
crédit photo :Les petites ruches

Je crois qu’il est temps de redorer l’image du « manuel » , de l’intérêt de savoir se débrouiller, d’être autonome. Et surtout de ne plus être dépendant du système sociétal actuel. Mettre en lumière le fait d’être multiple, multipotentiel, multitâche, navigant entre chaque type d’intelligence qui se complètent et ne sont aucunement en compétition. Comme on nous pousse à le croire. Et de là, c’est tout notre lien à l’enseignement, au travail, à notre temps libre qu’il serait bon de revoir et de redéfinir. Redéfinir ce qui est utile , nécessaire, vitale. Ouvrir les yeux sur la réalité, mettre des mots et des volontés sur des capacités que nous avons tous ! N’en déplaise aux fausses croyances. Tout en trouvant un juste milieu , un équilibre dans ces savoirs et ces actions.

Alors prêt.e.s ? Quels savoirs faire connaissez vous, et quel sont ceux que vous souhaiteriez intégrer ? Pour vous ou pour aider…

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