Un bocal à la mer

Le temps fil et tout change si vite. Il y a quelques temps, je comptais vous présenter plusieurs épiceries de vrac sur Saint Brieuc et ses alentours. Et il s’avère que plusieurs d’entre elles, qu’elles soient itinérantes ou en boutique ont fermés. Alors je souhaite vous présenter une épicerie indépendante de vrac sur Plérin (22) qui tient bon et qu’il faut soutenir. Amandine Bourse et Steven Allain ont crée cette boutique en 2019. Leur objectif était déjà de s’offrir une nouvelle vie, plus en adéquation avec leurs valeurs. Et puis proposer un lieu où chacun apprendrait à limiter ses déchets d’emballage, et pourrait acheter des produits cultivés et fabriqués avec des méthodes propres. Le plus souvent certifiés bio, et surtout locaux. C’est un endroit lumineux et spacieux, très agréable avec en plus de quoi se mettre sous la dent, des produits d’hygiène , des livres inspirants, de la papeterie voire des graines pour votre balcon ou votre potager. Amandine et Steven sont chaleureux , l’accueil y est toujours souriant. Ils sont de très bons conseils et savent parler de leurs produits. Dans un esprit de commerce de proximité, ils ont mis un point d’honneur à proposer des produits locaux : pain, beurre, galettes, fromages…à prix juste pour les fournisseurs comme pour les consommateurs que nous sommes.

Pourquoi soutenir les petits commerces indépendants proposant des aliments et des produits en vrac (sans emballages) ?

En dix mois , 4 commerces de vrac ont fermé rien que sur le territoire de Saint Brieuc et Guingamp. Et ce ne sont pas des cas isolés, malheureusement certains magasins dont je vous ai parlé sur le blog ont fermé définitivement depuis. Après avoir connu un essor entre 2013 et 2020 assez spectaculaire , les commerces de vente en vrac sont en train de traverser une crise . Il en est de même pour la vente en circuit court et le bio.

Un bocal à la mer Plérin

Cela s’explique par plusieurs paramètres. Très grossièrement. Le fait que les grandes surfaces proposent du vrac, une envie de consommer rapidement et simplement et le tout au même endroit , le hausse du coup de la vie, une lassitude a-quoi-bonniste concernant l’écologie….Et quelques bâtons dans les roues , comme le décret du gouvernement , qui vise à interdire les détergents et produits ménagers en libre accès et en vrac pour cause de dangerosité. (même s’il n’ y a jamais eu de soucis ou d’accidents avérés) . Ce décret en plus de toucher la vente en vrac , touche les entreprises fabriquant ces produits. Ce qui menace des emplois , en plus de notre environnement. Dans un combat réel et urgent contre le Tout plastique, le gouvernement nous « offre » une nouvelle loi absurde. Je vous invite d’ailleurs à écouter cette émission https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/pourquoi-n-arrive-t-on-pas-a-se-passer-du-plastique-4028202

Un bocal à la mer Plérin

Certains magasin n’ont pas dépassés leur première année d’existence , de beaux projets qui n’ont même pas eu le temps de se faire connaître, alors que mettre en place de tels commerces demandent énormément de temps et d’investissements humains et financiers. Surtout quand le choix est fait de travailler avec des producteurs locaux. Les gérantes de L »effet bocal à Poitiers dont je vous avais parlé , avaient d’ailleurs bien retracé chaque étape avant l’ouverture de leur boutique , ce qui nous avait permis de comprendre tout le travail en amont , la partie de l’iceberg invisible. Après l’engouement qu’ont connu les ventes directes à la ferme , les paniers bio AMAP, et les petits commerces de proximité ces derniers temps; et en particulier pendant et juste après les confinements. Toute cette belle énergie dégringole. Ce n’est plus la priorité. Et le vrac et le bio semble de nouveau limités à un certain type de population. Un aspect élitiste qui ne devrait pas exister, puisque ces types de produits sont devenus plus visibles et plus accessibles. Une barrière psychologique et sociale existe toujours. C’est bien triste. On a réussi à faire croire aux personnes ayant des petits revenus qu’ils n’avaient pas le droit de manger certaines choses. Ils n’ont droit qu’à l’industriel et au suremballé pour parler poliment.

Acheter en vrac , c’est acheter juste ce dont on a besoin. C’est une autre manière de faire ses courses , une autre manière de cuisiner aussi sûrement. Qui demande du temps et l’envie de faire soi même . Mais faire soi même comme choisir ce que l’on mange et où on l’achète , tout ça est politique., je le répète encore .( Et j’ai bien conscience que prendre ce temps , n’est pas évident selon son mode de vie, ses revenus etc.) Même si bien sûr les friandises sont aussi au rendez-vous en vrac. On y trouve l’essentiel, la base de l’alimentation . Ce qui pourrait être une source d’économie financière pour l’acheteur, et le rend responsable et conscient de ce qu’il achète. Le prix au kilo est la référence . Ce à quoi nous ne faisons pas forcément attention dans les grandes surfaces. Et vous ne payez pas les emballages inutiles . Rappelons nous que le meilleur déchet/emballage est celui qui n’existe pas . Il faut résoudre le souci à la source , plutôt que de se reposer sur le tri et le recyclage souvent faussement efficace malheureusement (cf l’émission de France culture citée pus haut). Acheter seulement ce dont on a besoin permet également d’éviter le gaspillage.

« Chaque année , on jette 7 kilos de nourriture encore emballée. C’est comme si on jetait chaque année 110€ à la poubelle. » Célia Rennesson Co’-fondatrice du réseau vrac

(ref citations de l’article de france 3 Rhone Alpes Auvergne « Je réduis ma poubelle et mes dépenses »)

Bref il ne tient qu’à nous de changer la balance, si nous sommes nombreux à changer notre mode de consommation les magasins devront s’aligner. Et plus nous seront nombreux à consommer en vrac, bio et local plus les prix seront plus souples. Ne laissons pas mourir notre petite épicerie de proximité, engagée et militante ! Comme toujours sur le blog, quand je vous présente une adresse , je le fais de bon coeur et de mon plein grès sans sponsorisation ou partenariat. Je tenais à le préciser.

Un bocal à la mer 2 rue François Jacob, Immeuble Athena, zone de l’arrivée, acces hôpital privé, Plérin, France, 22190

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